Le dĂ©veloppement du covoiturage courte distance nâa pas connu le mĂȘme essor que son homologue sur longue distance. Que ce soit des opĂ©rateurs privĂ©s ou des plateformes de covoiturage publiques, le constat est identique. Le paysage du covoiturage courte distance français se retrouve ainsi morcelĂ©. Pourtant, câest une question dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral que ce secteur se dĂ©veloppe. En effet, les bĂ©nĂ©fices Ă lâĂ©chelle locale sont multiples tant en termes de lutte contre la prĂ©caritĂ©, dĂ©sengorgement des voies que de gain de lâespace public, en passant par la rĂ©duction des gaz Ă effets de serre et la crĂ©ation dâinteractions sociales. A titre dâexemple, on estime que chaque kilomĂštre covoiturĂ© par passager permet dâĂ©viter lâĂ©mission de 195 g CO2 Ă©quivalent (1).
Les AutoritĂ©s Organisatrices de la MobilitĂ© (AOM) et acteurs locaux suivent avec un intĂ©rĂȘt croissant ces nouveaux services pouvant reprĂ©senter des solutions de mobilitĂ© nouvelles et complĂ©mentaires aux dispositifs traditionnels de transport. En donnant des incitations aux opĂ©rateurs et/ou covoitureurs une AOM peut favoriser le dĂ©veloppement du covoiturage sur son territoire. Cet incitation se doit dâĂȘtre Ă la hauteur des trajets rĂ©ellement rĂ©alisĂ©s. En effet, lorsquâune incitation se trouve Ă la clef, il devient monnaie courante de voir la fraude augmenter. RĂ©sultat, les acteurs locaux peinent Ă lancer des expĂ©rimentations de mise en place dâincitation, par crainte de distribuer des incitations sans avoir pu mettre en Ă©vidence une forme de fraude. Au delĂ de cette crainte, les outils dâaccompagnement des territoires Ă la mise en oeuvre de mĂ©canismes incitant la pratique du covoiturage restent limitĂ©s.
Le registre de preuve de covoiturage est la rĂ©ponse face Ă ce constat. Câest Ă la fois :
Une plateforme technique permettant Ă lâensemble des opĂ©rateurs de covoiturage, volontaires, de faire converger et dâattester les trajets effectuĂ©s par leurs utilisateurs ;
Un label qui permet aux autoritĂ©s organisatrices de mobilitĂ© de visualiser les diffĂ©rentes classes de preuve de covoiturage dĂ©finies en fonction des mĂ©canismes et processus de vĂ©rification du trajet mis en place par lâopĂ©rateur de covoiturage ;
Un observatoire du covoiturage en France tenu par un tiers de confiance permettant de suivre les rĂ©sultats et impacts de campagnes dâincitation au covoiturage ;
Des outils dâaccompagnement pour faciliter le dĂ©veloppement du covoiturage sur le territoire en facilitant au maximum lâingĂ©nierie financiĂšre, opĂ©rationnelle et juridique Ă mettre en place.
Des outils pour faciliter la mise en oeuvre du Forfait Mobilité Durable.
GrĂące au registre, une autoritĂ© organisatrice a dĂ©sormais en main, lâensemble des cartes lui permettant de mettre en oeuvre une politique incitative efficace en faveur du covoiturage. Ceci peut se concrĂ©tiser de diverses maniĂšres :
Incitation financiĂšre via la prise en charge totale ou partielle du trajet ;
AccÚs à des places de stationnement réservées ou à tarif préférentiel ;
Tarif préférentiel à des péages ;
AccĂšs Ă tarif rĂ©duit ou gratuit Ă dâautres services publics (piscine municipale, bibliothĂšque, musĂ©e, etc.) ;
Incitations non financiÚres diverses (composteur, panier de légumes, etc.).
(1) Selon, lâADEME (Agence de lâEnvironnement et de la MaĂźtrise de lâĂnergie), les Ă©missions moyennes de Gaz Ă Effet de Serre (GES) par vĂ©hicule et par kilomĂštre (du puits Ă la roue) sont de 195 g CO2 Ă©quivalent par vĂ©hicule-kilomĂštre (chiffres de 2016).